Chapitre Six. De l’Auteur
Cher lecteur ! Quel plaisir d’écrire ces mots.
J’ai toujours voulu m’adresser ainsi à mon public — assis dans un fauteuil confortable, à mon bureau, ou sous le soleil brûlant sur une chaise longue, regardant par-dessus mes lunettes les beaux visages devant moi.
Oui, devant moi.
Car vous lisez ce texte, et moi je suis de l’autre côté de la page ou de l’écran — selon ce qui vous convient.
C’est moi qui attrape votre regard entre les lignes.
Vos yeux gris se sont plissés un instant… et maintenant ils s’ouvrent, étonnés.
Bonjour !
Et les vôtres — bleus comme le ciel, un peu fatigués. Salut à vous !
Grands, petits, étroits, bridés, ronds ou en amande, fatigués ou mouillés de larmes, cachés sous des lunettes de soleil, de lecture ou des lentilles de contact — je suis heureux de vous voir.
Yeux, c’est vous qui verrez les premiers ces lignes, qui deviendront ensuite dans vos esprits des pensées, des images, des événements, des instants et des histoires.
L’avez-vous déjà vue, Elle ?
Non ?
Sa journée commence comme un conte de fées.
Et Lui ?
Il se reposait sur un rocher après un dur labeur.
Souvenez-vous — ce sont Eux qui regardent le jour s’éteindre.
Ah oui ! Je ne les ai ni décrits ni nommés.
Leur nom ou leur visage importent peu. Peut-être vous sembleront-ils familiers.
Je vous assure : même si tout cela a pu ou pourrait arriver, toute ressemblance est pure coïncidence.
Malgré la nature féerique du héros, son existence est à la fois réelle et irréelle.
Et je crois que si nous ignorons l’existence d’un autre monde, cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas.
Ni que ces mondes ne puissent se croiser.
Peut-être sont-ils les parties d’un monde encore plus vaste.
Après tout, l’Auteur en a décidé ainsi — qu’il en soit donc ainsi.
Ne vous prenez pas trop la tête.
Même le Joker sur la poitrine de l’Auteur dit : « Don’t worry, be happy. »